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 wake up darling, I think it's half past five • Stelian

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damnés - dead & gone

Anca Soane
 Anca Soane

ARRIVÉ(E) LE : 09/01/2016
RÊVES POSTÉS : 105

PRINTEMPS : 31 ans en apparence mais elle erre dans le monde des rêves depuis 54 ans
MÉTIER : Hante les plus naïfs & espionne les plus rêveurs

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POINTS : 102
AVATAR : Natalie Dormer
CRÉDITS : moose; gifsqueen

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☁︎ Sujet: wake up darling, I think it's half past five • StelianSam 16 Jan - 22:11

wake up darling,

I think it's half past five


L'hiver avait toujours un goût amer sur la langue d'Anca.

Comme un flocon qu'elle ne pouvait pas faire fondre et qu'elle ne pouvait pas avaler. Elle préférait de loin parcourir les rues de Cluj l'été, invisible, dans ce monde où le bruit était maitre mot et où l'humanité faisait rage. Ils ne la voyaient pas mais cela ne faisait pas d'elle quelqu'un de moins important. En hiver, il y avait une épaisse enveloppe dans les rues, pas juste de la neige, pas juste les ordures qui formaient des tas presque ordonnés devant les maisons, non, il y avait aussi leurs coeurs à eux qui se vidaient car ils devaient se refroidir pour l'hiver. En hiver, il n'y avait plus de feuilles sur les arbres, les branches étaient décharnées, l'air était dur et Anca ne pouvait s'empêcher de penser à sa propre mort. L'hiver était bien la saison de la fin de toutes les choses et un hiver si particulier avait marqué la fin du sien. La rancoeur de la jeune femme n'allait probablement jamais disparaitre, comme le meilleur des feux, qui n'avait pas besoin d'être quotidiennement alimenté. Anca aimait se dire que c'était pour cette raison que la température corporelle des fantômes était plus élevée que la moyenne, ils étaient tous en colère contre quelque chose. Tous, c'était pour ça qu'ils ne pouvaient pas abandonner ce monde, car encore trop de choses à faire. Trop.

Pour Anca ce n'était pas la même chose, elle n'avait pas de famille à Cluj, personne sur qui veiller, personne à espionner pour de bonnes raisons. Elle voyait souvent des fantômes veiller sur leur progéniture, les enfants de leurs enfant et dans le fond elle trouvait ça répugnant. Si eux avaient réussi à tout avoir de leur vivant, pourquoi ne pas justement lâcher prise et passer à autre chose ? Incompréhensible. Elle... Elle n'avait rien de valeur à Cluj. Juste sa tombe et sa voiture qui avait dû être démontée depuis longtemps. Elle était fatiguée de se pencher sur l'épaule de Marian et de le voir compter son argent pour la soirée et vu l'heure, peut-être qu'il dormait déjà. Peut-être qu'il était déjà de l'autre côté à séduire quelqu'un d'autre, à évaluer ses chances et à apprécier ce doux monde où il pouvait se glisser entre les cuisses d'une femme et lui apporter du plaisir de la seule façon qu'il connaissait. La langue d'Anca claqua sur son palet à cette pensée, à Marian qui osait en contenter une autre mais elle savait que quelque part, dans un songe doux et précieux, c'était probablement en train de se dérouler. Au diable... Qu'il aille au diable.

Cette pensée en tête, elle croisa les bras sur sa poitrine et fit demi-tour, abandonnant la ville pour se diriger vers la forêt. Pour l'oeil mortel, les routes étaient bloquées mais Anca était au dessus de tout ceci, seule la traine de sa robe noire semblait la ralentir. Seulement parce qu'elle prenait encore le temps, seulement parce qu'elle faisait semblant d'être mortelle parfois... Peut-être que revenir observer les rues de Cluj, les vraies, n'avait pas été une bonne idée. Elle ne savait pas si c'était son coeur qui remuait de les voir vivre ainsi, mais il y avait définitivement quelque chose. Anca s'était jurée, oui, jurée pour le reste de sa vie d'immatérielle, qu'elle allait trouver un moyen, un moyen de pouvoir saisir quelqu'un dans le monde des vivants aussi. Un jour, ici... Le rideau l'accueillait comme après chacune de ses visites, une constance, une petite porte vers le reste. Tout de suite, Anca fut accueillie par la pluie. Cela lui arracha un maigre sourire, le Misérable était occupé, il n'avait guère chômé, ne s'était pas reposé et elle en était contente, cela voulait dire que son monde serait telle qu'elle l'avait conçu et que le bassin serait rempli d'eau et de tumultes, peut-être même qu'il déborderait... Cette pensée enchantait Anca, beaucoup, il ne lui restait plus grand chose alors oui, rentrer dans le royaume des cauchemars et entendre des cris, des supplications, des gémissements... C'était tout de suite plus joyeux. Comme un vrai retour à la maison, après tout, même si la blonde ne l'admettait jamais à voix haute, elle avait connu la peur elle aussi. Mais jamais dans ses rêves, jamais comme les humains qu'elle rencontrait parfois ici, non, elle les trouvait tellement ridicules et avait envie de les secouer, de leur rire au nez et de leur rappeler où ils étaient. Les cauchemars étaient là-bas, pas ici, les cauchemars prenaient la forme de poings, de mensonges, de baisers sur sa nuque...

Il y avait quelqu'un dans l'eau. Dans son eau. Dans son monde à elle. Un pauvre fou qui tentait de franchir la distance et d'arriver dans sa tour. Il n'y avait pas d'issue possible pour les mortels qui venaient se baigner dans ce territoire dangereux, pas de belles récompenses en franchissant la ligne d'arrivée. Il n'y avait que la chute, que leur réveil qui pouvait les sortir d'ici. Il n'y avait qu'Anca qui pouvait aller dans sa demeure. Mais la blonde ne chassait pas les visiteurs et au contraire un sourire se dessina sur son visage en voyant cette tête sortir de l'eau, peut-être pour prendre une goulée d'air fraiche, peut-être pour évaluer la distance. Pauvre fou. Un pauvre fou qu'elle avait déjà aperçu ici, qui revenait. Pourquoi? Pourquoi continuer ? Anca n'était pas allée hanter ses rêves, elle ne s'était pas immiscée au plus profond de sa matière grise pour le regarder panteler et agoniser au réveil. Anca n'avait jamais parlé à ce fou-là, pourquoi pas ce soir ...?  Elle enleva ses chaussures, comme si ça avait la moindre importance, avant de s'asseoir sur le bord du bassin et d'y tremper ses pieds. "Est-ce que vous êtes perdu ?" Elle n'avait pas besoin de crier, elle savait qu'il l'avait entendu. Lui, l'homme qui tentait d'entrer dans son royaume. "Est-ce que vous cherchez votre chemin ?" Anca eut un rire et elle finit par s'allonger, se forçant à respirer profondément, pour se donner une apparence presque humaine. "Le Nord n'est pas par là mon cher ami." Sa main droite effleura la surface de l'eau, lentement, pas assez pour plonger mais assez pour sentir l'emprise du bassin qui semblait vivre et exister à la même fréquence qu'elle. "... Mais plutôt par ici." L'eau s'agita autour du cher visiteur un remous léger qui pris forme et qui se transforma en vague, d'une hauteur raisonnable, pour le moment Anca n'était pas d'humeur massacrante, et qui s'abattit sur le rêveur, lui montrant le chemin.
Le chemin vers la sortie.
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mortels - fondateur

N. Stelian Dobresti
 N. Stelian Dobresti

ARRIVÉ(E) LE : 05/10/2015
RÊVES POSTÉS : 359

PRINTEMPS : 33 ans
MÉTIER : Enfant star devenu la risée de toute une nation

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POINTS : 84
AVATAR : Sebastian Stan
CRÉDITS : potterbird (ava), merriell (gif), sebastiansourge (gif sign)

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☁︎ Sujet: Re: wake up darling, I think it's half past five • StelianMar 2 Fév - 21:02

Stelian se souvenait encore parfaitement du jour où il était mort. À moins que ce ne soit pas exactement ce qui soit arrivé au brun. Peu importait. Le souvenir était limpide et dérangeant, celui du jour où sa peau avait commencé à fondre au soleil, où ses lèvres décharnées et brûlantes avaient cherché une source à laquelle il pourrait boire sans jamais parvenir à la trouver, comme si la terre entière était tarie. Le jour où ses genoux tremblaient et où la boue tiède et sèche s’était mise à craqueler à l’image de sa peau rongée par la peine. Il pouvait se rejouer la scène à l’infini, ce cercueil s’enfonçant dans les entrailles de l’enfer tandis qu’il se tenait debout face au gouffre, impatient à l’idée de tomber lui aussi pour qu’on le recouvre et qu’il disparaisse à son tour. C’était son coeur qu’on avait enterré ce jour-là, et parfois le sol se mettait à gronder et à frémir quand l’organe cherchait à s’échapper pour partir en quête de son propriétaire. Stelian avait fini par trouver sa fontaine après bien des années, le breuvage létal pansant ses blessures les plus profondes, cicatrisant les plaies aux coins de ses lèvres, hydratant sa chair qu’il voyait embellie maintenant qu’il avait trouvé son propre paradis. Une gorgée, puis une autre. Et puis la douche froide. L’inspiration de trop et la poudre, la poussière qui s’emparait de ses poumons, de son crâne laissé à la merci de son égarement. Mais le clown se croyait encore plus beau, plus grand, capable de tout, inaccessible. Invincible. « Il parait que vous avez choisi ce rôle parce qu'il vous ressemble ? » Lunettes Noires et rire qui dégoulinait d'insolence et de moquerie. « Il parait que votre question est profondément merdique. »

Puis la chute. Insupportable. Amer. Les lèvres et la bouche pâteuse. Tremblements. Sueurs. La lumière même semblait pénétrer ses pores, déchirante. Et le coeur, le coeur endoloris de ne pas avoir vécu, de ne pas avoir eu la chance de battre sobrement comme il était censé le faire. L’organe exposé, explosé au fond de la poitrine, en pièces, en charpie, réduit à rien d’autre qu’un tas de sable, un tas de sang, de cendres, de poussières, de poudre. Vite, le sauver. Vite, ne pas le laisser disparaître ou s’évaporer et boire, l’espoir au bord du goulot, le désespoir dissimulé au fond de la bouteille tel un monstre tapis dans le noir, prêt à surgir et récupérer son bien. Vite, sentir tout son être éclore tandis qu’il se précipitait sur le remède, sur la seule chance qui lui restait. Dans son délire, il se confiait à elle, l’unique maîtresse qu’il ait jamais eu, celle qui partageait ses nuits les plus sombres et ses matinées les plus claires. Il murmurait au creux de son oreille qu’il n’était rien sans elle, il lui avouait tout ce qu’elle savait déjà. Elle ne lui promettait jamais rien en retour mais elle avait tout à lui offrir et cela suffisait au jeune homme qui plongeait à corps perdu sans se soucier de ce qui l’attendait au fond du bassin, là où l’air devenait un miracle, une idée abstraite et lointaine, un songe.

Il avait mis plusieurs années à se sortir la tête de l’eau, replongeant à chaque fois que son pied frôlait le bord et qu’il ne parvenait plus à tenir l’équilibre, que sa tombe liquide le rappelait, comme paralysé entre ses bras glacés. Tout semblait le fuir alors. La vie au-delà de tout le reste. Et qui pour lui tendre la main ? Les lèvres de Stelian se fendaient en un sourire atroce à chaque fois que la pensée lui traversait l’esprit, puisque la réponse était dans la question. Personne. Certainement pas Elias, le pauvre bougre était trop fier pour accepter de tendre la main. Ou trop lâche pour affronter le regard du brun, craignant de se noyer à son tour dans les pupilles dilatées de l’acteur en perdition. Sa mère n’était plus de ce monde, son père avait préféré prendre la fuite en emportant tout sur son passage. Sept milliards de fourmis et pas une d’entre elles capable de venir en aide à ce fichu crétin, à ce connard fini qui aurait mieux fait de se tirer une balle plutôt que de continuer à s’exploser la cervelle à grand renfort de cendres, qui aurait du remplacer sa poudre d’escampette par de la poudre à canon. Mais non. Ce n’était pas une histoire de courage, juste une addiction à la douleur, à la peine, au désespoir. Un appel sans doute, perdu au milieu d’autres échos crachant le venin qui pourrissait sans cesse ses veines. Il s’était vu brandir les poings face aux appareils photos et aux passants trop curieux, avant de rentrer les exploser contre un miroir afin d’être sûr que le verre laisserait des marques sur ses phalanges fatiguées, afin de s'assurer que son reflet ne viendrait plus l'importuner.

Alors ce bassin et cette tour étaient une évidence. La preuve même qu’il n’avait pas fini de se battre. Que malgré tout ce qu’il avait pu faire, tout ce qu’il avait tenté pour se maintenir à une distance raisonnable de ces démons, ils revenaient à la charge malgré lui, prêt à attaquer ses flancs comme autrefois. À peine plongeait-il sa tête sous l’eau qu’il remontait déjà, chaque inspiration plus désespérée que la précédente, le sang cognant dans ses oreilles, raisonnant dans chacun de ses membres. S’il parvenait à traverser sans se laisser couler, sans se laisser tenter par le fond de l’eau, il serait guéri. Il arrêterait de songer à cette tour, à ce qu’elle pouvait bien symboliser. Est-ce qu’Elias l’attendait à l’intérieur, assis dans un coin de cette étrange demeure dans un immense fauteuil de cuir, près du feu ? Est-ce qu’il l’inviterait à prendre place auprès de lui, à se sécher comme si de rien n’était ? Stelian devait y arriver. Pour lui, juste pour lui. Pour personne d'autre. Pour que le passé ne resurgisse plus jamais sans crier gare. Mais déjà, une voix le contraint à tourner vivement la tête. Le brun fronçât les sourcils, préférant se concentrer sur sa traversée, se risquant à répondre négativement aux questions de l’inconnue avant de s’élancer à nouveau. Ses efforts furent vain, une vague le ramenant vers l’arrière, vers le commencement, vers le bord du bassin. Il s’accorda un instant pour se rassurer, pour apaiser son coeur qui se vengeait lui aussi d’avoir été torturé de la sorte, avant de passer une main sur son visage afin d’en essuyer les gouttes qui l’empêchaient de garder les yeux ouverts.

Stelian observa la jeune femme. « C’est vous qui faites ça ? » Comme une intuition. L’impression que c’était elle, sa maîtresse. Que c’était elle qui l’avait forcé à replonger maintes et maintes fois. Et tandis que son regard semblait croiser le sien, l’eau parut soudainement plus glacée que d’ordinaire.
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Anca Soane
 Anca Soane

ARRIVÉ(E) LE : 09/01/2016
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☁︎ Sujet: Re: wake up darling, I think it's half past five • StelianJeu 11 Fév - 18:49

Anca ne savait pas vraiment ce qui passait par la tête de toutes les personnes qui venaient ici. De tous les mortels qui osaient franchir cette frontière pour venir se perdre et nager. Nager dans une eau dont il n’était pas capable de concevoir le fond ni la fin. Pour Anca, traverser était simple, aussi simple qu’un battement de cil, qu’une goutte de pluie qui roulait sur sa joue. Très simple. Ici, c’était chez elle et le ciel était gris, assombri par le Misérable et les nuages de tristesse qu’Il distillait dans leur monde. Mais pour Lui, Anca se serait écartée, elle lui aurait fait de la place sans absolument aucun doute et elle se serait certainement prosternée à ses pieds avant de collecter ses précieuses larmes. Pas pour les autres. Pour les autres, ici, cela devait être une terre hostile. Une terre de merveille certes, mais c’était comme les roses, les épines étaient là pour une raison, pour une bonne raison, pour rappeler à l’homme qu’il n’était qu’un homme et qu’il devait saigner pour obtenir ce qu’il voulait. Les enseignements qui ne se faisaient pas dans la douleur n’avaient aucune valeur, Anca le savait.

C’était sur sa peau qu’avait été marquée sa propre détermination, dans ses os qu’avait été gravée sa force et dans son coeur que se propageait sa colère. Parce qu’elle avait eu mal, parce qu’elle avait crié, parce qu’elle avait pleuré en étant en vie et qu’elle avait connu cette douleur sans nom, qui, tristement, faisait partie de la vie de toutes les femmes. Alors ici, dans son domaine, la douleur aussi était présente, mais en petite quantité, pour que les quelques rêveurs puissent survivre quelques minutes de plus. Sa demeure, son château était beau, la pierre d’une blancheur immaculée et la porte assez grande pour laisser rentrer toute une armée d’âmes affamées et les guider à l’intérieur et les servir pour les siècles à venir. Les soldats d’Odin auraient pu s’abreuver ici et attendre la grande bataille dans les bras d’Anca, elle les aurait accueillis sans problème. Seulement s’ils passaient le test, seulement si leur force était avérée, seulement s’ils pouvaient déjouer la toute petite énigme et réussir à l’apaiser.

Le bassin, la clé et la perte de beaucoup. Anca ne l’avait pas creusé avec ses mains, pourtant elle aurait pu, elle aurait pu laisser la colère la consumer toute entière et faire ça, mais non. Pas de travail de servante chez elle. La question fit sourire Anca qui finit par s’allonger à plat ventre contre le rebord du bassin, une de ses jambes complètement submergée. "Oui, c’est moi." Ce mortel-là aurait un semblant d’explication avant d’être chassé d’ici, avant qu’elle ne le renvoie à son petit monde terre à terre, là où il ne pouvait pas se noyer dans quelque chose d’aussi divin  qu’ici. "Est-ce que vous savez que rien n’arrive par hasard ?" C’était au tour d’Anca de poser des questions, à dire vrai, cela avait toujours été son tour. Il valait mieux pour lui qu’elle parle plutôt qu’elle ne plonge dans cette eau-là, si Anca se joignait à la nage cela causerait sa perte à lui, assurément. Ou alors il avait appris de ses erreurs, ou sa mémoire lui avait joué des tours ? Se souvenait-il de toutes les fois où il avait reproduit les mêmes mouvements ici, ou il avait tenté de nager et d’apprivoiser ces eaux hostiles ? Anca ne savait pas vraiment comment la mémoire humaine fonctionnait, elle ne se rappelait plus de ses propres songes, à l’époque où son propre coeur battait encore, est-ce qu’Anca avait été capable de rêver ? La notion lui paraissait absurde, son monde d’enfant ne le lui avait pas permis de le faire et avec sa mère, elle avait été assez heureuse pour ne pas avoir à le faire. Par la suite, tout s’était compliqué et le sommeil en personne avait eu un goût amer pour la jeune fille qu’elle avait été. Tout était différent à présent.

"Vous êtes ici chez moi et cela fait plusieurs fois que vous essayez d’atteindre ma demeure. Vous savez ce qu’on dit à propos des gens curieux n’est-ce pas ? " Anca était certainement mal placée pour juger le brun, elle ne faisait que jouer pour le moment, juste pour faire prolonger son rêve et pour prolonger ce sentiment de sécurité qu’il pourrait avoir dans son eau. " Je n’ai pas vraiment l’intention de vous taper sur les doigts non, juste de vous noyer." Un franc sourire apparut sur son visage à cette phrase, un sourire un peu trop honnête et dans le fond un peu trop cruel, elle aurait tout aussi bien dire qu’elle s’apprêtait à planter ses canines dans sa jugulaire, cela aurait été plus correct avec le regard qu’elle lui adressait. Il était beaucoup trop tôt pour ce genre de pensées et ce n’était pas de cette façon qu’Anca tourmentait ceux qui voulaient se baigner. Il y en avait sûrement d’autres dans le monde des cauchemars qui se livraient à des actes de cette nature, qui faisaient couler du sang pour effrayer, pour choquer mais pas Anca. Un peu d’hémoglobine n’était pas la chose la plus terrifiante du monde, on en avait dans les veines alors… Elle cherchait autre chose dans ses attributions de fantômes et d’esprit frappeur, cette peur, cette poussée d’adrénaline, cette molécule libérée par le cerveau qui faisait que tout ce que était rationnel devenait irrationnel. Le rythme cardiaque s’accélérait, les muscles se contractaient, les pupilles aussi, on ne voyait plus et on levait les poins pour un éventuel combat.

Anca riait face à ceux qui voulaient se battre, nouait leurs petits poings frêles avec sa chevelure et les entrainait vers le fond. "Sauf si vous me donnez une bonne raison de ne pas le faire."
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☁︎ Sujet: Re: wake up darling, I think it's half past five • Stelian

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